Occupation Faculté Criminologie à Gand

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Jeudi 30 avril 2009
COMMINIQUE DE LA PART DE "CHEZ HENRY".....

chezhenry@no-log.org
 
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Re,
Tant qu'on est dans les prisons, Henry a trouvé un texte posté sur
www.cemab.be.
Ce texte a été diffusé dans le cadre de l'occupation de la fac de
criminologie de Gand (hier - 29 avril 2009).

le texte repose bien la question de la prison et de ce qui y est attaché;
et l'action est une des nombreuses manières de montrer sa solidarité.

Bonne lecture

Henry *en guerre contre les élites*


 Occupation Faculté Criminologie à Gand

Gand – mercredi 29 avril 2009.

La faculté de criminologie de l’université de Gand est occupée en
solidarité avec les mutineries dans les prisons et les centres fermés, et
plus spécifiquement avec la destruction de la section de haute sécurité de
la prison de Bruges.
Nous avons choisi d’occuper la faculté de criminologie parce que cette
science est étroitement liée à la prison, à la justice et à la police. En
effet, ceux qui condamnent jour après jour des dizaines de personnes à
plusieurs années de prison ou à se faire déporter ont souvent commencé
leur ignoble carrière dans cette faculté.

Solidarité avec les rébellions dans les prisons et les centres fermés.
Contre toutes les prisons.




Sans cesse, des directeurs de prison progressistes, des sociologues, des
chercheurs, des intellectuels illuminés et des journalistes critiques nous
présentent leur opinion sur le monde carcéral. De temps en temps, ils
énoncent même des opinions critiques à propos de ses aspects les plus
brutaux comme la surpopulation qui fait que les prisonniers se retrouvent
souvent à quatre dans des cellules prévues pour deux personnes ; comme
l’absence d’activités et de visite qui fait que plein de détenus restent
en cellule 22h par jour; comme la brutalité et les vexations de la part
des gardiens qui utilisent actuellement même des tazer (des électrochocs)
pour calmer les détenus révoltés. Mais ces critiques ne remettent
aucunement la prison en question pour ce qu’elle est et ce qu’elle
signifie. Elles renforcent même le mécanisme démocratique derrière
l’enfermement des milliers de personnes.
Ce ne sont certainement pas les politiciens ou les faux critiques de ce
monde qui vont avancer une vraie critique du carcéral, de sa justice et
donc de sa société. Comment serait-ce possible, alors que la prison n’est
rien d’autre qu’un instrument créé pour défendre l’ordre existant tant au
niveau social, économique que morale ? Dans ce sens, une critique de la
prison ne peut pas être séparée d’une critique de l’ordre existant qui
divise le monde en oppresseurs et opprimés, en exploiteurs et exploités,
en maîtres et esclaves et qui a, entre autre, besoin de prisons pour se
maintenir tel quel.

Depuis plus de trois ans, une tempête de révolte secoue les prisons et les
centres fermés belges. Beaucoup de prisonniers se sont mutinés, ont
détruit l’infrastructure carcérale tellement haïe, se sont évadés, ont
cramé des cellules, ont attaqué des gardiens – ces mercenaires de l’Etat –
ou les ont pris en otage pour s’évader. La révolte se diffusait d’une
prison à une autre ; l’utilisation fructueuse d’une méthode particulière
entrainait sa multiplication, comme les actuelles prises d’otage de matons
pour s’évader. A tout le moins, on peut dire que c’est dans la rupture
avec le cours normal des choses, la révolte, que s’ouvre au moins l’espace
pour poser de vraies questions qui ne soient pas récupérables par le
spectacle démocratique de la politique et de ses spécialistes. Même si on
ne connaît pas tous ces prisonniers révoltés, nous reconnaissons dans
leurs actes une propension à la liberté et une rage qui sont aussi les
nôtres. Une rage contre l’incommensurable infamie de ce monde avec ses
barreaux, ses barbelés, ses cellules, ses gardiens, ses juges, ses
déportations… une propension vers la liberté qui ne supporte plus d’être
commandé, d’accepter, de se résigner, de se faire exploiter, de baisser
les yeux quand un compagnon est mis au cachot pour la énième fois …

La prison n’est en effet rien d’autre que le reflet de la société dans
laquelle on vit. La prison et la privation de liberté ne sont pas des
exceptions à la démocratie, pas une suspension temporelle de la vie de
quelqu’un, mais une des conséquences d’une logique qui régit toute cette
société. Les enfants sont principalement enfermés dans des écoles pour
apprendre à obéir ; les adultes sont enfermés la moitié de leur journée
sur leurs lieux de travail pour gagner le fric nécessaire à leur survie
tandis qu’ils augmentent la richesse des patrons ; d’autres avalent chaque
jour des antidépresseurs parce que sans ça ils ne pourraient pas supporter
l’absence de perspective et l’ennui que cette société nous offre ;
d’autres encore sont chassés et traqués par les négriers modernes de
l’ONEM, d’Actiris et du FOREM. Et que dire d’une société qui enferme et
largue ses vieux dans des foyers verrouillés ; qui étiquette d’ «
hyperkinétiques » ses enfants éveillés et leur fait avaler les pilules
correspondantes ; qui accueille ses nouveaux arrivants à coup racisme, de
rafles et de déportations ; qui intoxique chacun d’entre nous – sans
discrimination, ce monde est tellement démocratique – avec les émissions
de ses usines, avec ses déchets nucléaires, sa destruction de
l’environnement ; qui réduit les animaux à de la matière première produite
et abattue à une échelle industrielle ?
En fait, il n’y a pas de rupture fondamentale entre le dedans et le
dehors, entre cette société et ses prisons : il y a surtout toute une
continuité qui fait que la solidarité avec les mutineries dans les prisons
signifie surtout de se battre ici et maintenant contre tout ce qui nous
rend prisonniers de ce système. Pas seulement contre les juges qui
distribuent au quotidien des dizaines d’années de prison, mais aussi
contre les patrons qui nous pressent et se font du fric sur notre dos ;
pas seulement contre les matons qui tournent jour après jour la clé des
cellules, mais contre patriarche qui dirige femme et enfants d’une main de
fer ; pas seulement contre les entreprises qui gagnent de l’argent en
construisant ou en participant à la gestion des prisons, mais aussi contre
tous ceux qui ont acquis des privilèges et qui font que ce monde est et
reste divisé en pauvres et riches.

Nous avons choisi d’occuper aujourd’hui la faculté de Droit et plus
spécifiquement l’unité d’enseignement et de recherche de Criminologie de
l’Université de Gand en solidarité avec les révoltes dans les prisons
belges et ailleurs dans le monde. Ce choix n’est pas arbitraire. Trop
souvent, l’université et sa série de spécialistes essayent de se vendre
comme l’arbitre neutre et sage qui se trouve au-dessus des remous de la
société. Pourtant, l’université est une institution qui étudie le terrain,
donne des avis, forme des spécialistes pour mieux servir le pouvoir sous
toutes ses formes. Il en va de même pour les criminologues en formation
qui après travailleront souvent pour la Justice, la police, la prison. La
criminologie est la science qui passe « les criminels » au crible, qui
analyse leurs comportements et leurs origines, qui fournit donc de
l’information aux détenteurs de pouvoir pour comprendre et donc gérer «
ces délinquants » en tant que catégorie analysée et donc contrôlable. Tout
cela pendant que les maîtres du monde font bombarder, affament,
exploitent, déportent, enferment des millions de personnes pour maintenir
leur pouvoir et leurs profits. Les criminologues, comme leurs autres
collègues spécialistes, ne peuvent pas se cacher derrière les excuses
comme « nous sommes neutres », « nous ne faisons que des recherches
objectives »… Car ce monde d’oppression n’a pas seulement besoin
d’uniformes et de matraques pour se protéger, ni même uniquement de la
résignation de ses sujets, mais aussi des lumières en pardessus blancs et
de vestons progressistes poussiéreux une pipe aux lèvres pour seconder la
planification rationnelle de tout ce qu’il y a d’infâme et d’écœurant dans
ce monde.

Enfin, n’oublions pas que la seule réponse – et nous ne nous attendions
pas à autre chose – de l’Etat aux cris de rage issus de derrière les murs
est la construction de plus de prisons (dont une nouvelle prison
psychiatrique à Gand), l’embauche de plus de matons et de gardiens de
toutes sortes, l’extension du contrôle social à travers rafles, caméras,
bases de données intégrés, bureaucrates. Faisons en sorte que leur machine
ne tourne pas rond.

Avec cette occupation, nous voulons aussi envoyer un salut épris de
liberté aux prisonniers qui, début avril, ont dévasté le quartier
d’isolement de la prison de Bruges. Ce nouveau quartier d’isolement était
une des réponses de l’Etat aux années de révoltes. Le voilà, lui aussi,
réduit en ruines par le courage et l’audace de certains prisonniers. Ceci
est de nouveau un pas en avant dans la lutte permanente contre la prison
et son monde dont toutes les conséquences sont encore à venir…
Des salutations fraternelles aussi à tous les prisonniers qui se sont
battus contre ce qui les détruit ces dernières années, vous savez déjà que
ceci est aussi pour vous.

Force et courage à tous ceux et toutes celles qui se battent pour la
liberté, dedans comme dehors !
En lutte contre la prison et le monde qui la produit et en a besoin !


Gand, 29 avril 2009.
par Nosotros.Incontrolados-Les Amis du Négatif publié dans : BASTONS DANS LES TAULES communauté : FIL ET INFO:RDV DES LUTTES
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Jeudi 30 avril 2009
COMMUNIQUE DE "CHEZ HENRY":
festival de soutien à la croix noire anarchiste - liège
         
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chezhenry@no-log.org
 
afficher les détails 14:12 (Il y a 3 heures)
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Yo les babies
un peu de publicité culturelle.
Le 8 et 9 mai à Liège il y a un gros festival en soutien à l'ABC (croix
noire anarchiste).
Au niveau de la zic, ça va envoyer du lourd (voir plus bas) et puis le
samedi après-midi avant les concerts des projections, une discussion et
d'autres joyeusetés devraient avoir lieu. DOnc pas trop abuser sur la
grasse matinée, il vous restera encore tout le dimanche pour vous reposer.

Bon, ben voilà. Le programme c'est en dessous

Henry *donne moi ta main - viens danser*



*8 & 9 MAI 2009 @LA ZONE/LIEGE*
ANARCHIST  BLACK CROSS BENEFIT FESTIVAL

La croix noire anarchiste est un réseau des groupes ou des individu-e-s
militant-e-s, qui soutiennent les détenu-e-s comme ils/elles peuvent et
dénoncent le système pénitentiaire et sécuritaire. Les activités sont
diverses, selon les envies des gens. Par exemple la communication avec les
prisonnier-e-s et leurs proches (correspondance, visites, etc…), le
soutien financier pour couvrir les divers frais (les timbres, l’avocat,…),
les manifs, les actions, la propagande anti carcérale (tracts, journaux,
affiches,…).

Le festival est une bonne occasion de boire un coup avec des ami-e-s et
voir des groupes, mais aussi une occasion de penser aux prisonnier-e-s
militant-e-s, les voleurs, les criminelles, les suicides et l’isolement
dans les prisons, remettre en question le système, tout ce qui nous
entoure. Nos libertés elles en sont où ? Et les centres fermées, les
frontières et les contrôles d’identité, les cameras de surveillance, la
punition, la violence policière.

Pour le 8 et le 9 mai un beau programme est programmé. Le premier jour on
ouvre les portes a 17 heures et vous avez l’occasion de glander, fouiller
dans les distros et la table de presse, bavarder avec les gens, boire un
coup, bouffer quelque chose, jusque 19 heures. Car a 19 heures le bruit
commence. Sans indiscrétion on ne connait pas l’ordre des groupes. En
attendant les ordres, on va un peu présenter les groupes :


EDELWEISS PIRATEN, un groupe anarcho punk de polonais, politique,
énergique.
HYSTERIA. Une bande de musiciens hollandais hystérique de crust
STATE POISON Un flux punk hard core de St-Etienne
PASSION ARMEE du punk wave très froid, mais il ne risque pas de faire
froid dans la salle avec toute la sueur, fumée et les pets chaleureux qui
nous attendent.
IZBA WITRZEZWEN (entrainez vous à le prononcer avant le fest, c’est
marrant) un groupe breton de crust punk
Et LOST CHERREES un vieux groupe anarcho peace punk de ENG, qui vont jouer
et le vendredi et le samedi.


Le samedi on ouvre les portes a 14 heures… on va mater les films ! Et une
petite discussion autour du thème des prisons vous attendent, ainsi qu’un
p’tit workshop correspondance avec les détenu-e-s. Puis niam-niam,
lecture, bavardage,… Le concert commence à 18 heures, les ordres sont
toujours inconnus, mais elles vont être affichées à la ZONE les jours du
fest :

PROTESTERA un groupe anarcho punk politique de Suède pour protester.
ATOMIC TANGO, groupe anarcho punk aussi.
Un peu de crust metal avec ESKATOLOGIA
RETCHER crust punk anglais de Londres avec un chant féminin et anglais !!!
 SANGRE crust punk hollandais
MAN MADE FILTH.



Pour résumer… ca va être très croutant et anarcho, et internationale.
Espérons que tout se passera bien, et que tous ensemble on ferra un
effort pour ne pas être relou. Equipe sans titre vous souhaite un agréable
séjour a Liège.


ENTREE 7 EUROS PAR JOUR
START le 8 mai les portes a 17, bruit 19heures
            le 9 mai les portes a 14, bruit 18 heures
www.lazone.be
quai de l'Ourthe 42, 4020 Liege


il y a possibilité de camper,
ça serra dans l'herbe, ... pret de St Leonard, 15 min de marche a partir
de la Zone, ce n'est pas légale. La nuit les flics ne feront pas chier,
mais la journée... et s'ils interviennent faite jouer votre imagination.
par Nosotros.Incontrolados-Les Amis du Négatif publié dans : GUERRE SOCIALE

Publié dans PRISONS-RESISTANCES

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